En fin de vie, les malades ont régulièrement de fortes difficultés à se nourrir et s’hydrater par eux-mêmes, pour différentes raisons. Le plus souvent, ils n’ont plus les sensations de faim et de soif ; ils n’ont plus la force de s’alimenter ; ils éprouvent des difficultés de déglutition entrainant des fausses routes (aliments inhalés…) ; enfin elle est utilisée pour les personnes dans le coma.
La médecine permet l’alimentation et l’hydratation artificielles afin de pallier ces difficultés par différents moyens techniques : sonde naso-gastrique ; sonde de gastrotomie (directement dans l’estomac par une ouverture dans la paroi abdominale) ; voie sous-cutanée ; voie intra-veineuse. Ces techniques sont invasives, elles représentent une intrusion dans le corps nécessitant le consentement du malade. Elles entrainent régulièrement une gêne pour le patient.
La nutrition et l’hydratation sont des fonctions vitales. Elles ne doivent pas être confondues avec la sensation de faim ou de soif. Si la médecine permet l’alimentation et l’hydratation artificielles, elles peuvent aussi relever de l’acharnement thérapeutique et relever de la maltraitance.
Depuis la loi du 2 Février 2016, la nutrition et l’hydratation artificielles constituent des traitements qui peuvent contribuer à un maintien artificiel de la vie. Ils peuvent être arrêtés pour éviter une obstination déraisonnable, à la demande du patient ou par décision conjointe du corps médical lorsqu’ils entrainent des souffrances. Par exemple, une hyperhydratation en fin de vie peut s’avérer très inconfortable, en créant des encombrements, des nausées, des vomissements.
Leur arrêt doit s’accompagner d’un soulagement des douleurs qui peuvent en résulter dont la sédation profonde et continue jusqu’au décès. Les soins palliatifs interviennent en complément des soins thérapeutiques comme lors de l'arrêt des traitements. Leur ambition est d'apaiser et accompagner les patients dans leur choix. Les patients demandant l'arrêt de l'hydratation et de la nutrition artificielles, souvent objets d'inconfort, ne ressentent plus à ce stade de la maladie les sensations de faim et de soif. Le refus de ces traitements révèle la prise de conscience de la mort proche et le souhait de ne plus la repousser. Les soins palliatifs respectent les décisions de chacun des patients et les accompagnent. Ainsi, lors de l’arrêt de l’hydratation artificielle ils prennent soin d’empêcher l’assèchement des parois buccales en hydratant la bouche avec un coton.